24 Octobre 1989      
 
Christophe Roussel : Interview le 24 Octobre 1989 - Durée : 1 heure

 

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  20 Octobre 1989      
 
 
Christophe Roussel "La première fois..."

Lorsqu'il est rentré de Métropole, où il était allé se reposer quelque temps - mais "se reposer" est un bien grand mot quand on retrouve sa famille et ses amis - Christophe n'était pas "dans son assiette". Autant dire qu'il avait le cafard. Et curieusement, il s'est mis à peindre. Tout le monde a son côté "artiste" dans sa famille, pourquoi pas lui... Depuis, il ne s'arrête plus. Mieux : il y passe ses nuits (c'est le seul créneau que lui laisse sa profession dans la restauration). Il y a pris goût. A tel point que c'est devenu une "drogue", et même si notre artiste a retrouvé le moral.
En fait, Christophe Roussel s'est aperçu que non contente de lui faire plaisir, sa peinture plaisait : il a vendu quelque 15 pièces en l'espace de deux mois. C'est un peu ce qui l'a décidé à exposer pour la première fois. Il vous donne rendez-vous du 19 au 26 octobre à l'Atelier des Artistes (Restaurant "La Palette") pour découvrir les "produits" de son imagination "galopante", effectués la plupart du temps au couteau. Des couleurs tendres et chaudes, des formes qui font penser à des fonds sous-marins... le tout imaginé sur fond de musique classique. «Histoire de créer l'ambiance...» Bon vent, Christophe !
 

 

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  20 Octobre 1989      
 
Christophe Roussel "Opéra en nocturne"

Christophe Roussel expose pour la première fois soixante acryliques et huiles jusqu'au 26 octobre à l'Atelier des Artistes.
«Pas de thème précis car comme c'est ma première exposition, j'ai voulu montrer tout ce que je savais faire. Mais ma préférence du moment c'est l'abstrait», précise le peintre qui aime marier la nuit, l'opéra et la peinture : «Je ne peux peindre que la nuit en écoutant de l'opéra. Je rentre alors dans un état second et ce n'est plus moi qui peins mais mon subconscient et mes émotions».
Chistrophe présente des peintures au couteau qui se rapprochent par la technique des anciennes œuvres de Georges Kihm.
   

 

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  12 Octobre 1989      
 
Christophe Roussel "Peindre comme on respire"

Peindre, c'est laisser parler en soi les émotions capturées du temps, des formes et des couleurs... Christophe peint comme il respire. Ce n'est pas une passion, mais un besoin qu'il s'est découvert au hasard, il y a quelques mois, une nuit comme une autre.
Depuis, pendant que les autres dorment, lui, il peint. Très vite, très fort. Un air d'opéra sur la platine, un couteau, un pinceau, une toile et surtout des couleurs. Le décor est planté. L'autre monde est magique, car la raison n'a plus sa place quand l'émotion s'échappe. Entre l'univers des rêves et la toile blanche, la main n'est qu'un fil conducteur : l'harmonie s'installe d'elle-même au gré des traits hachés, des courbes douces, des lignes qui s élèvent ou se rétractent. Plus tard, au petit jour, quand la réflexion reprendra sa place, Christophe y verra les symboles de ses interrogations, ses peines et ses désirs.
Et de l'autre côté du tableau, nous, les visiteurs, on laissera nos regards glisser sur les 54 acryliques, style abstrait, signés Christophe Roussel. Certains n'y verront que du feu, et de jolies idées . D'autres auront le sentiment vague de rêver en couleurs. Jusqu'à ce qu'à leur tour, nos analyses s'effondrent et que des liens subtils rejoignent enfin nos coeurs.
 

 

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Epeugney,
14-24 Août 1992

   
 

Exposition Christophe Roussel

A la minute où vous franchirez le seuil de cette exposition, votre première impression sera question d'humeur. Peut-être n'y verrez-vous que du feu, ou de jolies idées, ou de vagues rêves en couleurs. Pourtant, si vous prenez le temps de vagabonder sur ces toiles, de respirer un peu de leur lumière, peu à peu vous ferez délicatement connaissance avec Christophe Roussel ...
Peindre, c'est d'abord être libre, s'exposer au public, c'est ne pas craindre de montrer ses faiblesses. Ce n'est pas pour le jugement que Christophe s'exprime, mais pour l'amour, et l'amour est bien souvent contraire au jugement. L'amour est confiance et désir, c'est lui qui lui donne la force de créer. Qu'il nous fasse faire aussi de belles choses ! Car toutes choses faites avec amour sont belles. Tant de richesses demeurent cachées par crainte du jugement.
Sa peinture fait partie de la vie. Elle trahit souffrances, joies, espoirs, étonnements. Elle est surtout mouvement, car la vie elle-même est mouvement. Chacun y verra miroiter un petit reflet de son histoire. Les titres des tableaux ne sont que des indications, comme les mots d'un oracle qui cherche à décrypter le sens caché des songes. A nous de les traduire dans notre propre langue de songeur...
Certains chercheront sans doute à faire des comparaisons, à retrouver ici et là une école ou un style, à classer ses œuvres dans des genres. Si vous trouvez ses peintures surréalistes, c'est que vous l'êtes vous-même. Si elles vous semblent visionnaires, c'est que vous êtes sensible à sa vision. Vous les trouvez impressionnistes ? Gardez votre impression. Mais elles sont tout autant réalistes, car elles sont sa réalité. Et plus encore figuratives, car elles le représentent et décrivent avec la plus grande précision son monde intérieur.
La peinture est matière, comme notre chair et notre sang. Chaque couleur a son tempérament, chaque coup de pinceau est une note de musique, il dépend du peintre qu'elles deviennent chaos ou harmonie. L'harmonie de l'image appelle celle des sentiments, encore plus changeante et plus mystérieuse. La haine, la jalousie ne font pas partie des couleurs de
Ghrisiophé Roussel. Sa peinture est, d'une certaine façon, une leçon de pureté qu'il se donne sans cesse à lui-même : heureux les peintres qui sont comme de petits enfants...

Yves MASSIN | Photographe


 

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